Inscrire le développement de l’énergie solaire dans les priorités municipales

Les élections municipales de mars et juin derniers ont vu la mise en place d’équipes à qui il revient désormais de conduire le développement des communes et intercommunalités de France d’ici à l’année 2026. Un mandat s’ouvre, décisif en cette période de crises multiples, parmi lesquelles la crise climatique. Beaucoup repose en effet sur les initiatives et volontés des territoires. Une municipalité, une métropole, une communauté de communes peuvent se saisir de l’enjeu climatique et agir pour la transition énergétique. En mobilisant le toit d’un gymnase ou d’une école, par exemple. Elles peuvent aussi encourager les citoyens et entreprises à rencontrer des développeurs de projets solaires. Un plan local d’urbanisme favorable, à l’échelle communale ou intercommunale, y contribuera fortement.

En 2028, 44 GW de capacité solaire devront avoir été installés. C’est ce que prévoit l’objectif du gouvernement dans le cadre de la programmation pluriannuelle de l’énergie. C’est beaucoup, sachant que la capacité actuelle n’excède pas 10 GW, mais c’est possible aussi. A condition de mobiliser toutes les volontés et initiatives, de n’opposer aucun projet à un autre, aucun segment à un autre, aucune technologie à une autre. Cet effort ne sera possible également qu’avec l’engagement des acteurs de la vie municipale. Pour cette raison, France Avenir Solaire, en partenariat avec les Eco Maires, France Territoire Solaire et ENERPLAN (le syndicat des professionnels de l’énergie solaire) a pris l’initiative d’adresser le Guide de la Ville Solaire : Faites le pari de l’électricité solaire à chacune et chacun des maires élus en 2020.

L’énergie solaire est aujourd’hui l’énergie la plus compétitive. La baisse considérable des coûts de production et d’installation l’explique largement, l’augmentation des rendements des panneaux solaires également. L’énergie solaire est source d’indépendance et de sécurité. Elle est aussi une opportunité économique et d’emplois. Son développement doit contribuer à l’aménagement du territoire et à la réduction des inégalités entre collectivités. L’initiative de France Avenir Solaire et de ses partenaires vise à encourager les élus municipaux à placer le développement d’une énergie propre et renouvelable au cœur de leurs priorités pour le mandat qui s’ouvre. De premiers rendez-vous avec les élus interviendront en septembre, ainsi qu’un webinar avec des experts industriels.

Retrouvez le Guide de la Ville Solaire : Faites le pari de l’électricité solaire

Pour toute information complémentaire, contactez nous : contact@franceavenirsolaire.fr

L’électricité solaire et les émissions de gaz à effet de serre évitées

Une étude intéressante consacrée aux émissions des centrales solaires photovoltaïques vient d’être réalisée et publiée récemment par le think tank américain WattTime. Elle porte sur le bénéfice net des centrales solaires en termes d’émissions de gaz à effet de serre, en expliquant les concepts d’émissions CO2 ‘évitées’ et d’émissions ‘incorporées’.

Le recours à ces analyses permet en effet de déterminer les régions dans lesquelles l’impact d’un projet de centrale solaire sera le plus bénéfique et réduira le plus les émissions de CO2.  C’est à l’évidence le cas des régions dont la production d’électricité repose sur les énergies fossiles (charbon, pétrole). Mais ces analyses aident également en parallèle à identifier les technologies photovoltaïques qui génèrent à leur tour les émissions les plus faibles au long de leur cycle de vie, une donnée essentielle dans  le cadre de l’organisation d’appels d’offre.

L’étude de WattTime compare les 4 principales technologies (silicium monocristallin, silicium polycristallin, CIGS et CdTe) photovoltaïques dans des scénarios précis. Un projet-type de 10 MW sur 25 ans est modélisé et 3 régions, choisies selon le caractère plus ou moins intense en CO2 de leur production d’électricité : la Caroline du Nord (charbon), la Californie (gaz naturel) et la France (énergie nucléaire). Le premier enseignement est qu’un projet de centrale solaire déplace 15 fois plus d’émissions en Caroline du Nord qu’en France. L’impact est plus grand aussi, quoi que dans des proportions moindres, en Californie par comparaison à la France. Au sein de chacune des 3 régions étudiées, l’impact varie également en fonction des technologies étudiées. Le silicium monocristallin déplace ainsi moins d’émissions que les technologies en couches minces en raison de l’empreinte carbone liée à son processus de fabrication.

Que retenir de cette étude ? Que les technologies couches minces, en particulier le CdTe, offrent une  empreinte carbone bien plus faible que celle du  silicium monocristallin et polycristallin. Cette différence liée à la technologies seule, est particulièrement pertinente  dans les régions où à la production d’électricité est faiblement en CO2. Cette différentiation sera essentielle dans la trajectoire que prendra l’Europe vers la neutralité carbone d’ici à 2050. En effet, le neutralité carbone ne s’obtient pas seulement en ‘évitant’ les émissions de CO2, mais aussi en limitant l’impact carbone des composants qui permettent la transition énergétique. L’étude de WattTime explique de manière éloquente les deux concepts essentiels aux choix politiques qui mèneront à la transition énergétique : celui de ‘déplacement’ des émissions de gaz à effet de serre’, ainsi que celui des ‘émissions en aval’ qui sont incorporées dans les technologies que nous utilisons.

Retrouver l’étude ici : https://bit.ly/3bnlnoB

Concilier agriculture et parcs solaires au sol

La semaine passée, le projet de Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) a été mis en consultation publique. Il prévoit de porter à 44 GW en 2028 la capacité solaire photovoltaïque installée dans notre pays. L’ambition est juste et il faut la saluer. La France a un ensoleillement et un territoire dont l’immense potentiel doit être pleinement mobilisé. A l’évidence, la France doit devenir le premier pays d’Europe pour l’énergie solaire. Reconnaissons cependant que nous partons de loin, la capacité installée à ce jour n’excédant pas 9 GW. Ce sont donc 35 GW qu’il faudra déployer en seulement 8 années. Est-ce réaliste ? Oui, à condition d’oser aborder la question que le gouvernement, comme le précédent d’ailleurs, esquive depuis des mois: où déployer les panneaux solaires ?

A cette question, un rapport de l’Ademe a répondu l’an passé: sur les toitures et les terres anthropisées. Les conclusions de ce rapport ne résistent cependant pas à un examen objectif des faits. Il ne se trouve pas en France la surface de toits et de terres dégradées ou délaissées correspondant à 35 GW d’installations solaires. C’est aussi simple que cela. Pour atteindre les objectifs de la PPE, il faut donc permettre le développement de parcs solaires sur des terres agricoles. La FNSEA s’y oppose fermement, soulignant en particulier la nécessité de défendre la souveraineté alimentaire de la France. C’est aussi la position du gouvernement. Jusqu’à quand ? Peut-on en effet mettre en consultation un objectif dont l’on sait dès le départ qu’il ne pourra être atteint ?

C’est là qu’un rapport parlementaire présenté lui aussi la semaine passée offre une perspective intéressante. Rédigé par les députés Jean-François Cesarini (LaREM) et Bertrand Pancher (UDI), il porte sur la production française de biocarburants et affirme la nécessité de la soutenir. Ce rapport mentionne que 3% de la surface agricole utile française est utilisée par des cultures destinées à la production de biocarburants et juge que « ceci ne représente pas une menace pour l’alimentation si ce développement reste contenu ». Osons une comparaison : si les 35 GW de capacité solaire à installer d’ici à 2028 l’étaient exclusivement sur des terres agricoles, cela ne représenterait que 0,2% de la surface agricole utile française ! Soit quinze fois moins que pour les biocarburants…

Les biocarburants sont certes verts, mais ils brulent malgré tout. Dès lors que l’objectif du gouvernement est à raison de décarboner l’économie et d’évoluer vers la voiture électrique, il est déjà permis de s’interroger sur la pertinence de ce choix. Mais plus fondamentalement, c’est une question de cohérence de politique publique qui se pose: en quoi la défense de la souveraineté alimentaire de la France peut-elle être brandie pour prévenir un développement portant au maximum sur 0,2% de la surface agricole utile alors que 3% de la même surface n’est plus utilisée pour des productions alimentaires depuis des années sans que cela ne contrarie personne ? Ce sujet-là doit pouvoir être soulevé dans les débats qu’ouvre la mise en consultation publique de la PPE.

Les terres cultivées aux fins de production de biocarburants ne contribuent plus à l’alimentation, celles qui seraient utilisées pour le développement de grands parcs solaires le pourraient en revanche. Il doit être possible en effet de promouvoir, en relais d’un accès raisonné et contrôlé à ces terres, le principe d’une coactivité sur la même emprise foncière. Sous les panneaux solaires peuvent être développées des activités maraîchères et d’élevage. Des exemples existent déjà. C’est une perspective qu’il faut faire connaître et encourager. La réalisation de l’objectif de la PPE pour l’énergie solaire photovoltaïque passe par là. Seuls de grands projets au sol, économiquement compétitifs et vertueux, permettront à la France de devenir le leader européen de l’énergie solaire qu’elle doit être.

Fort potentiel de développement pour le photovoltaïque grâce aux friches et parkings

L’énergie solaire a encore beaucoup de potentiel en France, selon une étude de l’Ademe. Plus de 17 000 sites – notamment des zones délaissées et des parkings – pourraient être équipés de panneaux photovoltaïques.

La filière solaire a encore un large potentiel d’évolution en France. C’est ce qui ressort d’une étude publiée vendredi 24 mai par l’Ademe (l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie). En effet, d’après l’organisme, il existe de nombreux endroits dans le pays dans lesquels il serait possible d’installer des panneaux photovoltaïques sans susciter de contestations.

L’Ademe évoque notamment les zones délaissées, friches et parkings et estime leur potentiel à 53 GWc (gigawatt-crête). En 2018, la puissance photovoltaïque installée en France représentait environ 9 GWc, d’où un potentiel de développement particulièrement important.

Plus de 17 000 sites potentiels

L’Ademe a recensé 17 764 sites « propices à l’installation d’une centrale photovoltaïque ». Il existe toutefois d’importantes disparités selon les régions. Les grandes zones urbaines (Ile-de-France, Gironde…) et les anciennes régions industrielles (le Nord, l’Est…), compteraient davantage de sites potentiels de production d’électricité.

Parmi les sites les plus représentés dans l’étude, on trouve notamment :

  • Les anciens dépôts d’hydrocarbure ( > 23%) ;
  • Les anciens sites d’activités de commerce, d’artisanat et d’industrie mécanique ( > 5%) ;
  • Les anciens sites de stockage de déchets ( > 4%).

Le gisement total, estimé à 53 GWc est réparti à 93% sur des zones délaissées et à 7% sur des parkings. Si tous ces sites étaient exploités, le solaire photovoltaïque pourrait donc avoir de beaux jours devant lui.

Produire et consommer collectivement son électricité photovoltaïque : première expérience en Auvergne à Cournon

La première expérience photovoltaïque d’autoconsommation collective d’Auvergne s’écrit à Cournon-d’Auvergne (Puy-de-Dôme). On ne passe plus par le rachat de l’électricité produite par EDF.

Entre production et consommation – sur et sous un même toit – l’électricité verte fait souvent un sacré bout de chemin !

En France, elle est achetée par EDF. Elle file rejoindre la production générale sur le réseau de l’opérateur national Enedis. Puis retourne aux consommateurs – sans distinction d’origine – via les différents fournisseurs d’électricité.

Un système qui a l’avantage d’assurer la continuité de l’apport énergétique quand le solaire ne produit plus. Et qui permet d’écouler la production photovoltaïque décalée des horaires de consommation locaux.

1 . Ce qui change avec l’autoconsommation collective

Jusque-là, on obtient un apport d’électricité « verte » appréciable. Mais pas forcément vertueux !

Le système français est collectivement coûteux. Ce que dénoncent les opposants ?Entre autres : l’obligation de rachat de cette électricité par EDF : au prix fort, par contractualisation sur plusieurs années, et financée par une taxe supportée par tous.

Ce qui change avec le système d’autoconsommation – favorisé depuis 2013 et rendu possible par les décrets du printemps 2017 (*) – c’est la possibilité de s’affranchir de l’étape du rachat et de la revente.

Les habitants de l’Agglo de Brive incités à se lancer dans la production d’électricité photovoltaïque

2 . Comment est-ce que ça fonctionne ?

L’expérience localisée à Cournon repose sur quatre partenaires : un producteur, deux consommateurs, et un gestionnaire de réseau (avec les fournisseurs d’électricité).

Gérant de la toute jeune entreprise cournonnaise Systèmes solaires, Thomas Sallès est spécialiste des solutions photovoltaïques. C’est chez lui qu’est installé l’outil de production. Une ombrière de 80 mètres carrés (13 places de parking couvertes) pouvant produire 33.000 kW-crête. Il est donc le « producteur » de la toute première cellule d’autoconsommation collective auvergnate. Mais aussi son premier utilisateur (une salariée explique même que la borne de recharge de l’ombrière l’a fait passer à la voiture électrique).

L’entreprise Systèmes solaires ne consomme pas tout. Le reste peut donc être proposé à des « consommateurs » : les entreprises Matériel de pro et Clermont loisirs, « voisines géographiquement et électriquement».

Enedis se charge de la distribution et de la répartition entre les consommateurs. Ceci grâce à des compteurs qui indiquent la production et la consommation par tranches d’une demi-heure.

Le groupe d’autoconsommation est arbitré par une « personne morale organisatrice » (PMP, en l’occurrence Systèmes solaires). Laquelle détermine quelle part d’énergie produite est attribuée à quel consommateur.

Au final, cela se traduit par une déduction, en euros, sur la facture établie par EDF (ou tout autre fournisseur d’électricité) : équivalente à l’autoconsommation pour l’entreprise. Systèmes solaires assure atteindre entre 50 et 100 % d’autoconsomation selon la saison (météo dépendante, l’énergie photovoltaïque ne peut couvrir la totalité des besoins).

3 . Pourquoi a-t-on autant tardé à s’y mettre ?

Il aura fallu deux années après les décrets pour le tout premier dispositif d’autoconsommation collective soit inauguré en Auvergne. « Techniquement, nous n’étions pas prêts », explique le directeur territorial Enedis du Puy-de-Dôme, Pierre-François Mangeon. Il fallait d’abord mettre en place les « compteurs communicants de type Linky ».

Bref, un outil capable de mesurer une consommation électrique précise et en temps réel pour assurer une facturation qui respecte l’équilibre entre la production et la consommation.

Visite du premier parc flottant photovoltaïque de la compagnie nationale du Rhône à Mornant

Une expérimentation grandeur nature : pour la première fois la compagnie nationale du Rhône se lance dans l’exploitation d’un parc photovoltaïque flottant.

La plateforme flottante s’étale sur 2500 m2 soit 630 panneaux photovoltaïques à la surface du lac d’irrigation de la Madone à Mornant dans le Rhône.
Ces installations permettent de produire 250 Mwh par an soit de quoi produire de l’électricité pour cinquante sept foyers.

Propriété du SMHAR (Syndicat Mixte d’Hydraulique Agricole du Rhône), le lac a été loué pour une somme symbolique à la CNR qui a investi 430 000 euros dans le projet.
Les travaux auront duré 7 mois avant de mettre l’installation sous tension et l’idée est d’expérimenter les stations flottantes avant les développer à une échelle industrielle pour se préparer à une éventuelle pénurie de foncier.

Un projet de grande ampleur est prévu dans la Drôme d’ici deux ans sur un lac de carrière où un parc cent fois plus grand devrait être mis en service.