L'énergie solaire

L’énergie solaire est actuellement l’énergie la moins chère, avec un prix record de 14,76€/MWh au Portugal. A travers cette rubrique FAS vous présente les informations utiles sur cette source d’énergie.

L’énergie solaire suscite aujourd’hui un engouement partagé dans de nombreux pays et régions du monde.

La puissance installée augmente de manière exponentielle. A quoi attribuer ce mouvement qui révolutionne peu à peu les choix historiques en matière de programmation de l’énergie ? A des évolutions technologiques décisives intervenues ces dernières années qui, conjuguées à d’importantes économies d’échelle, ont contribué à faire de l’énergie solaire la source d’énergie la moins chère à produire (moins chère que les autres énergies renouvelables, moins chère que les énergies fossiles, moins chère que le nucléaire). L’énergie solaire présente un bilan carbone minimal, une rentabilité indiscutable et un potentiel de développement sans limite, en particulier parce qu’elle se prête à la mise en place des réseaux intelligents et du stockage qui permettent de faire face à son intermittence. A terme, l’énergie solaire doit s’imposer pour devenir la première source d’énergie mondiale.

Le mouvement en faveur du développement de l’énergie solaire en Europe a été longtemps conduit par l’Allemagne. Il y a plus de 20 ans, l’adoption outre-Rhin d’un tarif de rachat généreux a permis l’équipement du pays, en toitures et au sol, de nombreuses centrales solaires à la puissance conséquente. Plusieurs pays, dont la France, ont suivi le même chemin quelques années plus tard avant de marquer, comme l’Allemagne, une pause au tournant des années 2010. Jugés trop généreux, les tarifs de rachat ont été considérablement réformés, voire abandonnés, faisant place à des appels d’offre plus ciblés et mieux contrôlables par les autorités gouvernementales quant à leurs conséquences pour les finances publiques. Ces appels d’offre ont notamment permis à la France de développer à un bon rythme sa capacité installée. A ce jour, l’Allemagne reste cependant toujours le premier pays d’Europe pour l’énergie solaire, suivi par le Royaume-Uni.

La France a beaucoup d’atouts à faire valoir, à commencer par son degré d’ensoleillement et la taille de son territoire. Si des espaces plus contraints et moins ensoleillés que les nôtres, tels l’Allemagne et le Royaume-Uni, ont pu davantage développer l’énergie solaire, imaginons les possibilités françaises si tout le potentiel du pays était libéré. Quel est l’objectif ? 44 GW de puissance installée pour 2028, décidés en fin d’année 2018 par le gouvernement au titre de la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE). Sachant que nous atteignons quelque 10 GW de puissance installée, c’est un effort considérable à accomplir sur 8 ans. Est-il réaliste ? Oui, à condition d’affronter dès à présent la question que personne dans le débat public n’ose poser de front : où déployer ces projets ? Il est clair que les toitures et les terrains dégradés, pour l’essentiel déjà mobilisés dans le cadre des appels d’offre, n’offrent en rien la surface requise, pas davantage les terrains militaires.

La réponse est dans l’accès aux terres agricoles. Le sujet est explosif car il emporte immédiatement la perception du conflit d’usage entre la production d’énergie et les productions agricoles, sur fond d’interrogation légitime sur l’artificialisation accélérée des terres. Un parc solaire au sol n’est pourtant une artificialisation ni en droit ni en fait. Il existe une vie, une réelle biodiversité sous les panneaux solaires. On peut même y développer une activité agricole rentable, dans l’élevage ou le maraîchage, qui profite à l’exploitant en sécurisant ses revenus ou qui mette utilement sa terre au repos. Au-delà même des positions prises par la plupart des organismes consulaires et des organisations professionnelles agricoles, en général hostiles, l’idée de développer un parc solaire sur une partie de leurs exploitations progresse auprès de nombreux agriculteurs en France. C’est ce qu’il faut encourager avec le souci de concilier la production d’énergie solaire et la poursuite de l’activité agricole.

Si les 34 GW de puissance installée nécessaire pour atteindre les 44 GW posés comme objectif par la PPE pour 2028 devaient l’être sur des terres agricoles, ils requerraient 0,2% de la surface agricole utile (SAU) du pays. C’est finalement peu. Et c’est à mettre en comparaison immédiatement avec les quelque 3% de la SAU actuellement dévolus à la production de biocarburants, production destinée à décroître avec la disparition anticipée des moteurs thermiques et le passage à la mobilité électrique. 0,2% d’un côté, 3% de l’autre : la comparaison est frappante autant qu’elle est anachronique. Elle souligne combien il est nécessaire de placer la question du développement solaire sur les terres agricoles dans un contexte, a fortiori s’il était possible en bonne entente avec le monde agricole et avec le soutien actif des pouvoirs publics de promouvoir une dualité d’usage des parcelles proposées par les exploitants et les propriétaires.

L’avenir solaire de la France passe par la réponse à apporter à cette question. Il s’agit de n’exclure aucun segment, aucune technologie, aucune entreprise et industrie en amont ou en aval. Toutes les volontés doivent trouver place dans la réalisation de l’objectif posé par la PPE. Mais un mouvement est toutefois en marche, lié à la baisse considérable du coût des panneaux, qui conduira un jour les appels d’offre à disparaître comme le firent les tarifs de rachat il y a 10 ans. Il s’agit de l’anticiper, non de le freiner et encore moins de le combattre car il est l’expression du succès de l’énergie solaire. Il est déjà possible de vendre de l’électricité au prix du marché. Les premières corporate PPAs se font jour. Cette évolution accélérée se produit sous nos yeux alors qu’on l’imaginait volontiers lointaine il y a encore quelques années. C’est cette révolution, ces changements et ces débats que les passionnés de l’énergie solaire doivent pouvoir faire vivre sans tabou avec France Avenir Solaire.

 

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