Une étude intéressante consacrée aux émissions des centrales solaires photovoltaïques vient d’être réalisée et publiée récemment par le think tank américain WattTime. Elle porte sur le bénéfice net des centrales solaires en termes d’émissions de gaz à effet de serre, en expliquant les concepts d’émissions CO2 ‘évitées’ et d’émissions ‘incorporées’.
Le recours à ces analyses permet en effet de déterminer les régions dans lesquelles l’impact d’un projet de centrale solaire sera le plus bénéfique et réduira le plus les émissions de CO2. C’est à l’évidence le cas des régions dont la production d’électricité repose sur les énergies fossiles (charbon, pétrole). Mais ces analyses aident également en parallèle à identifier les technologies photovoltaïques qui génèrent à leur tour les émissions les plus faibles au long de leur cycle de vie, une donnée essentielle dans le cadre de l’organisation d’appels d’offre.
L’étude de WattTime compare les 4 principales technologies (silicium monocristallin, silicium polycristallin, CIGS et CdTe) photovoltaïques dans des scénarios précis. Un projet-type de 10 MW sur 25 ans est modélisé et 3 régions, choisies selon le caractère plus ou moins intense en CO2 de leur production d’électricité : la Caroline du Nord (charbon), la Californie (gaz naturel) et la France (énergie nucléaire). Le premier enseignement est qu’un projet de centrale solaire déplace 15 fois plus d’émissions en Caroline du Nord qu’en France. L’impact est plus grand aussi, quoi que dans des proportions moindres, en Californie par comparaison à la France. Au sein de chacune des 3 régions étudiées, l’impact varie également en fonction des technologies étudiées. Le silicium monocristallin déplace ainsi moins d’émissions que les technologies en couches minces en raison de l’empreinte carbone liée à son processus de fabrication.
Que retenir de cette étude ? Que les technologies couches minces, en particulier le CdTe, offrent une empreinte carbone bien plus faible que celle du silicium monocristallin et polycristallin. Cette différence liée à la technologies seule, est particulièrement pertinente dans les régions où à la production d’électricité est faiblement en CO2. Cette différentiation sera essentielle dans la trajectoire que prendra l’Europe vers la neutralité carbone d’ici à 2050. En effet, le neutralité carbone ne s’obtient pas seulement en ‘évitant’ les émissions de CO2, mais aussi en limitant l’impact carbone des composants qui permettent la transition énergétique. L’étude de WattTime explique de manière éloquente les deux concepts essentiels aux choix politiques qui mèneront à la transition énergétique : celui de ‘déplacement’ des émissions de gaz à effet de serre’, ainsi que celui des ‘émissions en aval’ qui sont incorporées dans les technologies que nous utilisons.
Retrouver l’étude ici : https://bit.ly/3bnlnoB